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Des recherches à faire

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Lorsqu'on recherche, il arrive qu'on tombe sur des éléments déroutants. C'est le cas pour le "prieuré de Bué". Les publications sur ce blog comme les rencontres m'ont valu beaucoup de moyens pour réfléchir.

 Tout d'abord, l'ami Sirius, dont le blog n'est plus à vanter, m'a suggéré qu'un prieuré dépendant de Chalivoy n'était pas l'hypothèse la plus vraisemblable. Chose qui m'a été confirmée par Olivier Trottignon, médiéviste saint-amandois reconnu ayant travaillé sur les ordres religieux, qui confirme que Chalivoy étant cistercienne, et cet ordre n'ayant pas de prieuré dépendant, il faut chercher ailleurs.

La première chose à faire, c'est d'essayer de comprendre pourquoi nos deux historiens de référence ayant travaillé sur le lieu, Alphonse Buhot de Kersers et Lucien Jény, ont pu passer sur ces faits et donner des renseignements qui ne correspondent pas à ce que nous avons pu recueillir.

église,bué,abbaye,marloup,prieuré,beaujeu,venoize Alphonse Louis Marie Buhot de Kersers est né à Bourges en 1835. Son père est originaire de Bretagne. Il est mort à La Chaumelle, commune des Aix-d'Angillon, en 1897. Sa mère est issue d'une famille de magistrats. Lui-même sera conseiller à la cour d'instances. Mais il est connu pour ses travaux historiques. Bien sûr, sa statistique monumentale des communes du Cher. Mais ses travaux numismatiques sont aussi très connus. On compte au total 118 publications. Il a été président de la société des antiquaires du Centre de 1880 à sa disparition.

Concernant Bué, Son propos est très succinct. Il parle de l'hôtel des moins de Chalivoy. Selon Jény, il le confond avec le Maison située à côté du moulin.

église,bué,abbaye,marloup,prieuré,beaujeu,venoizeLucien Jény est originaire de la Côte d'Or. Il est né en 1854 à Salongey. Il était conseiller à la cour d'appel de Bourges. Son oeuvre est plus éclectique. On en a une idée par un lot la récente vente de l'hôtel des ventes d'Issoudun :
Recueil in-8, demi -percaline, titre doré (toutes les couvertures, sauf 3, sont conservées) contenant :
- Jeny Lucien.Jeanne d’Arc et le Bas Berry, 1894.
- Jeny Lucien.Deux croix de Jeanne d’Arc en Berry, 1895. (...)
- Jeny Lucien. Le pays de Bué en Sancerre Histoire et légende Sancerre, 1895. (...)
- Jeny Lucien. Jeanne d’Arc Chalons/Marne, 1891.
- Jeny Lucien. La peste et deux vœux à ND de Liesse à Lignières en Berry...1902
- Jeny Lucien. Un méfait de l’alchimie à Bourges au XVIe siècle Bourges,1903. (...)

Il y manque, cependant son travail sur le Moulin de Mourut, un roman et des réflexions sur le justice. Lors d'une conversation avec Pierre Duhamel, j'avais appris que Lucien Jény avait épousé une femme originaire du Cher Nord et que cette relation l'avait amené à s'intéresser à ce secteur. Apparemment, il savait attirer les confidences sur les histoires et légendes locales. Ses travaux sur l'histoire de Bué et sur l'affaire de Mourut sont précurseurs de l'école des annales.

Cependant, ce type de renseignement a un inconvénient corollaire, la faillibilité de la mémoire humaine. Et même si le docte vulgarisateur de l'histoire locale s'appuie sur les éléments  écrits, il lui a manqué quelque source qui aurait pu lui faire différencier la présence de Chalivoy à Bué du bois de l'abbaye. Cet élément pourrait être le plan du comté de Sancerre, conservé au Château de Chantilly. Sur l'extrait présenté sur le site du patrimoine sancerrois.

Ce plan est suffisamment précis pour qu'on situe le "bois de l'abbaye". On y voit un secteur vierge de toute habitation face à Venoize, au delà du ruisseau le Rioux. Mais ce terrain est situé sur la châtellenie de Beaujeu. Il ne dépend pas du comté de Sancerre.

Il serait étonnant que, comme nous l'affirme Jény, la dépendance de Chalivoy, située sur la châtellenie de Beaujeu soit transférée sur celle du comté de Sancerre. Et que cela se soit passé sans que l'on puisse en trouver trace écrite.

Il faut donc abandonner l'idée d'un seul établissement qui soit transféré. Concernant Chalivoy et sa présence à Bué, nous savons savons qu'un "hôtel" de dix-sept fermes se situait à l'intersection de la rue des juifs et de celle du montignon (actuelles). Et les possessions de terrains de cultures nous sont données comme étant en Chêne-Marchand et à la Poussie. Là encore, situées sur le comté de Sancerre.

Quant à la séparation entre "Sancerre" et "Beaujeu", faut-il en voir des traces dans la division entre les deux villages (Venoize et Bué) qui perdurait encore dans les année 1960. Et qui est marquée au début du XXème siècle selon les témoignages recueillis dans le travail universitaire de Marie-José Garniche.

Oublions donc Chalivoy, dans notre travail sur "le bois de l'abbaye".

Il faut donc trouver une trace écrite à partir des éléments que nous avons :

-  Un bâtiment

- orné de colonnes

- disparu en 1670

- situé sur la châtellenie de Beaujeu.

Avant de retourner aux archives départementales, le Pouillé de 1772 et le stilus (incunable) de 1499, trouvés sur Gallica, ne nous apportent que peu d'éléments. Si on trouve un descriptif de la paroisse de Bué en 1772, celle-ci est absente en 1499.

Le reste nous sera donné par de nouvelles trouvailles. Ou de nouveaux témoignages.

Commentaires

  • Ce fragment de base de colonne évoque pour moi plutôt le gallo-romain. D'autre part, pourquoi serait-il impossible que ce prieuré, de quelque abbaye qu'il ait dépendu, se soit trouvé sur le territoire de la Seigneurie de Beaujeu?

    Ayant étudié, pour d'autres raisons, ce plan du Comté de Sancerre de 1674, je pense que, si la localisation est souvent imprécise, par contre les limites et les lieux qu'elle contiennent doivent l'être.

    A bientôt pour la suite du feuilleton...

  • Je vois que nous commençons à être en phase. Pour le fragment de colonne, il semble que ce soit l'opinion de ceux qui veulent bien se pencher sur le sujet.
    Pour la situation du prieuré, il faut constater que tant Jény que Buhot ont été abusé par la situation à leur époque et qu'ils aient négligé que Venoize était "beljoutaine" sous l'ancien régime.
    On ne peut négliger également que le carroir de Marloup était situé entre cette "possession religieuse" et Beaujeu.
    Quant au pouillé, si j'avais entendu ce terme, j'en ignorais la signification. Et l'ignorerais toujours sans la diligence d'une personne des archives.

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