Retraite... Etat... Des lieux.
Qu'en est-il de notre démocratie ?
Que montre l'état actuel du rapport du citoyen avec l'autorité qu'il élit ? De la parole des politiques ?
En France, il est bien difficile d'avancer sans tumulte. La dernière réadaptation de notre société a eu lieu en 1944. Derrière la guerre de libération se cachait une guerre civile. Et le programme du Conseil National de la Résistance a été rien moins qu'une constitution sociale et économique.
L'intérêt immédiat contre le long terme
Quatre-vingts ans ont passé. La structure de la société a changé. Les souhaits de la population aussi. De même que nous sommes passés d'une France qui était paysanne et industrielle à celle des services. Plus de production ni de transformation. La durée de vie a augmenté de vingt ans. Le loisir est entré de plain pied dans la pensée de chacun.
Grâce à l'efficacité du système éducatif, chacun pense en premier lieu à ses droits. Voire oublie ses devoirs. De ce fait, la nation est devenue une mosaïque de différents petits intérêts. Hors lors de la dernière présidentielle, depuis 1978, pas un des exécutifs en place n'a pu se maintenir
Face à cela, la réponse de ceux qui aspirent a nous diriger est de promettre ce qu'ils ne pourront tenir. Et cela accéléré un peu plus le phénomène décrit plus haut. Emmanuel Macron a fait exception à cette loi du changement. En 2017, il s'est mis hors le camp dont il était issu. La promesse de sa jeunesse, l'autodestruction des deux camps traditionnels lui ont permis son élection. Mais très vite, les caciques ont cherché à détruire sa réputation. Et dès le lendemain de son élection un procès en illégitimité lui a été fait. La rigidité de son premier ministre a déclenché la fameuse vague des gilets jaunes.
D'abord très populaire parce qu'il représentait des aspirations d'une large partie de la population. Elle s'est coupée de l'opinion par la prise en main des radicaux, et leurs exactions.
Une habile reprise en main sous forme de concertation bien montée pimentée de saupoudrage a permis de lancer une première réforme des retraites... Avortée par la rigidité du premier ministre. Et le quinquennat s'est achevé avec l'épidémie puis la guerre. De quoi redorer l'image du jeune president. Image qui a permis la réélection.
La réélection ne fut pas un blanc-seing. Pour bien montrer une volonté de meilleure prise en compte de ses desiderata, l'électeur au reparti ses votes, espérant que cette répartition serait un gage de représentativité. Mais c'était oublier que le politique ne gouverne que par des textes que lui prépare son administration. Une administration à cent lieues de connaître le quotidien du simple citoyen.
Mauvais timing
Et c'est la que se situe le hic. De plus, les calendriers n'étaient pas faits pour se rencontrer. D'un côté, le président qui voulait profiter de son début de mandat pour imposer une réforme forte. De l'autre, les deux principaux syndicats, la CGT et la CFDT qui sont à la veille de renouvellement de dirigeants et donc obligés d'être à l'écoute de leur base plus virulentes. Et donc de pratiquer l'opposition systématique.
Enfin, un système à bout de souffle qui est loin d'être prêt à aborder les enjeux qu'attendent la génération future. Et le cahier des charges de cette réforme, ne pas augmenter les prélèvements obligatoires tout en anticipant un déficit à venir des caisses de ré traité ne laissait que peu de marge de manœuvre. Bref tous les ingrédients pour en arriver à un blocage. Ce d'autant que les oppositions sont trop contentes de savonner la planche en racontant n'importe quoi et en ne reculant devant aucune démagogie.
Il est des évidences : pourquoi, seule, la France refuse ce que tous les pays européens ont accepté, l'allongement de la vie entraîne un rééquilibrage entre temps de travail et repos ? Notre système économique serait-il à remettre totalement en chantier ?