Il y a dix-huit ans, responsable de la communication du congrès national généalogique de Bourges, j'avais assisté aux dîners prout-prout de l'organisation. Y participait, bien-sûr, le président de la fédération nationale et de la fédération internationale, le Docteur Jean-Marie Thiébault. Celui-ci, à l'époque, nous avons prédit que, dans trente ans (à l'époque), la France devrait désaffecter au moins un tiers de ses églises.
A cet endroit (Saint-Doulchard) se situait une chapelle
Ce propos de l'érudit docteur m'avait quelque peu choqué. Qu'en est-il dix-huit ans après ? Tout d'abord, après un passage en prison pour avoir commandité des milices, le "prophète" est rentré dans le rang.
Puis, nous avons vu la chapelle de Saint-Doulchard se transformer en magasin. Une église de Vierzon a été désaffectée et vendue par le clergé à Vierzon. Toutes les deux dataient d'après 1905. Il y a donc un besoin réel que l'institution religieuse ressent... quand ses intérêts sont engagés.
Mais pour les édifices d'avant cette date, les églises appartiennent aux communes qui ont aussi la charge de l'entretien. Je me souviens d'un propos d'un maire de petite commune : "Ce qui coûte cher à une commune, ce sont le cimetière, l'église et l'école... ma commune n'a aucun de ces équipements ; je suis un maire heureux."
Prenons la paroisse de Sancerre qui regroupe les dix-huit communes de l'ancien canton. Soit dix-neuf églises et chapelle puisqu'il fut compter celle de Chavignol. Selon le site du diocèse, elle n'est desservie que par un prêtre. Celui-ci fait un peu plus d'une centaine de messes par an. Soit moins de six par édifice. Si on ajoute les funérailles, on arrive, pour les bâtiments les moins utilisés à moins d'une ouverture tous les deux mois. Un gaspillage énorme Et on en restera là parce que comme pour les commerces, même si on ne les utilise pas, on veut en avoir dans sa commune. Et le maire qui présenterait un projet de réaffectation de son bâtiment communal qui à un autre culte qui à une autre activité culturelle verrait ceux-là même qui vendent "leur outil de travail (Saint-Doulchard et Vierzon) quand ils le possèdent hurler à l'anti-religion ou à Satan.
Alors, voilà un bon prétexte que la sécurité à cause de l'évènement de Villejuif. Mais comment outrepasser l'obstacle majeur ? Décharger les communes de bâtiments au profit des communautés de communes. Celles-ci pourraient faire les bons choix pour mieux recevoir dans une meilleure sécurité dans un nombre d'édifices restreints ceux qui veulent célébrer leur culte et éviterait d'avoir des bâtiments inutiles.
Commentaires
Pourquoi ne pas réaffecter certaines églises à d'autres fonction, à condition de ne pas dénaturer celles qui présentent un intérêt architectural, aussi modeste soit-il?
A la Révolution (ou même avant, comme la chapelle de Boiteau, à Montigny), de nombreuses chapelles ou églises de hameau ont été converties en granges et souvent mutilées. On découvre ainsi parfois des fresques médiévales en dégageant un tas de fumier...
Salles d'exposition, de conférences ou d'animations diverses, fussent-elles profanes, du moment que les lieux restent accessibles et laissent apparaître ce qui mérite d'être vu, mais je verrais d'un mauvais oeil nos petites églises sancerroises transformées en "fast-food".
Il est évident qu'il est préférable de rester dans le style initial de l'architecture. Il est évident que ces témoignages des arts antérieurs doivent être protégés... Mais pour autant, doivent-ils être fermés ?