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  • Suite logique...

    Après le dernier article sur le problème commercial en ruralité, nouvel élément, le fond de boucherie est à donner :

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  • Le pain quotidien

    Se pose à nouveau le maintien du commerce local dans une commune rurale. Ben tiens ! Pourquoi Veaugues a vu sa boulangerie reprise alors que Sury-en-Vaux recherche un repreneur ?

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    Souvenirs…

    Pour avoir sillonné depuis trente ans les petits commerces de villages dans le département et ceux d’alentour, il m’arrive de passer à des endroits où je montre à mon épouse des bâtiments abandonnés ou reconvertis en habitation : « tu vois dans cette boulangerie – dans cette épicerie, dans ce bistro… – j’ai « planté » pour mille balles de bouquins de gamin. » Et dans le bourg il n’y a plus un commerce…

    Comme chacun, combien de fois j’ai lu, dans le quotidien ou l’hebdo local, des articles où une belle photo nous présentait l’inauguration d’un petit commerce dont l’investissement est subventionné par nos collectivités territoriales. Et puis, vous passez une vingtaine de mois après et vous voyez le nouveau commerce fermé. Avec, la plupart du temps, une famille ruinée, déshonorée et vilipendée par la population locale parce que « c’étaient des bons à rien ! » « Ils ouvraient jamais ! » « Ils étaient pas faits pour faire ça ! » « Faut voir comment c'était tenu ! » « le maire avait pourtant tout fait pour eux ! »

    Et on oublie que ceux qui ceci cela… faisaient, la première année, soixante-dix heures par semaine pour 300 €uros pas mois. Alors ils se sont découragés quand ils ont vu les charges arriver en plus.

    Quelques élus responsables

    Une telle situation n’est possible que parce que aucun professionnel n’est intervenu dans ces cas-là. A l’inverse, quelques élus responsables ont eu des idées ou des actions avec une vision au-delà de l’image.

    Le maire de Bannay avait eu un cas similaire dans sa commune : Au départ en retraite du boulanger, beaucoup de frais dans le commerce. L’édile contacte la chambre de métiers et, après calcul, celle-ci a rendu son verdict : « Le fournil ne se rentabilisera pas. » Le maire a alors choisi d’ouvrir un point de vente de pain dans l’épicerie locale pour maintenir le service. Au même moment, même problème à Verdigny : là, deux familles installées l’une après l’autre et résultat deux faillites avec la boulangerie définitivement fermée.

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    La boulangerie de Verdigny aujourd'hui

    Je me souviens d’une conversation avec le maire de Saint-Germain-du-Puy, alors conseiller général d’opposition départementale. Celui-ci suggérait la rémunération de couples tenant ce genre de petit commerce (un smic par personne minimum et plus si bénéfice) qui serait soutenu par une taxe prélevée sur les bénéfices des grandes surfaces. Dommage, maintenant qu’il est dans la majorité, qu’il n’ait pas encore eu l’occasion de soutenir cette idée.

    Mêmes prospères les commerces ruraux restent fragiles : pour peu qu’un problème extérieur se dresse et ce sont les ragots et vengeances de province qui prennent le pas. Il suffit de voir l’incident qui est survenu à Torteron.

    Considérer la situation locale géographique

    Nous avons évoqué le cas de Verdigny dont la chalandise se chevauchait avec Sury-en-Vaux. On peut aussi évoquer la fermeture de Chavignol et une création à Fontenay, à deux cents mètres du supermarché le plus proche. Et le gros problème de Sury, c’est que ce nouvel établissement de Fontenay se situe à trois kilomètres de son bourg.

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    Un bourg d’un peu plus de 100 habitants, le reste des 640 autres sont répartis entre la maison de retraite et les 17 hameaux de la commune. Et si l’on y regarde de près, on constate que parmi ces hameaux, ceux du plateau ouest (Les Chézals) sont attirés par Menetou-Ratel, ceux de l’est et du sud-est (Les égrots, Chambre, Maison-Sallé, Les plessis) se trouvent géographiquement plus proches de Fontenay que du bourg et les habitants de ces hameaux ont pris leurs habitudes dans la nouvelle boulangerie. Ce, au point que, lorsqu’on a à fêter un caugnon, on commande les traditionnelles galettes à l’extérieur de la commune plutôt que de penser à faire vivre Sury. Bref, une chalandise qui se réduit à 300 habitants. Insuffisant pour le maintien d'une boulangerie. Et si l’on se souvient que, dès 2001, un vieux chemin a été réhabilité et que celui-cil permet de quitter Maimbray pour Fontenay sans passer par le bourg. Ainsi, on regroupe toutes ses courses au même endroit. Et on oublie le boulanger local.

    Il est vrai que certaines mauvaises langues ajoutent que cette réhabilitation a été faite avec des aides destinées à réparer d’autres chemins victimes de coulées de boue. Mais s’il fallait écouter les mauvaises langues dans les petits bourgs…

    Beaucoup d’investissement

    Malgré ces mauvaises conditions locales, le boulanger de Sury-en-Vaux a fait beaucoup d’investissement. Il a donné un très bel aspect à sa boutique et à son immeuble. Ce, malgré la municipalité d’avant 2001 qui, bien qu’un terrain lui ait été proposé par l’ancien instituteur du village, a installé un transformateur électrique dans une ruine qui jouxtait la boulangerie. Puis elle a vendu cette ruine à l’artisan, lui enlevant toute commodité de travail. Et notamment un contact direct entre le fournil et la boulangerie. Et à la charge du boulanger, la réfection de cette partie insalubre !

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    Sur cette carte postale des années 10-20, le bâtiment
    à l'enseigne Byrrh est celui cédé par la mairie au boulanger.

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    Considérer la situation locale dans les relations avec le commerce

    Les commerces et services ont réduit comme peau de chagrin. Après que l’épicerie réhabilitée par la commune ait définitivement disparu, peu après 2000, le boucher nouvellement installé avait ouvert un coin pour apporter ce service de proximité. Mais des éléments n’ayant rien à voir avec la qualité de ses services font qu’un boycott s’est installé à son égard. L'artisan a alors eu l’intelligence de se développer vers d’autres communes qui ont apprécié son professionnalisme. Il a aussi investi dans la vente sur les marchés. Là, malgré la concurrence qui y sévit, il a réussi à se faire une clientèle. De ce fait, se donnant à ceux qui le font vivre, le commerçant n’ouvre plus sa boutique dans la commune que deux matinées par semaine.

    Les initiatives de la municipalité

    .L’actuelle municipalité s’est inquiétée et a décidé de prendre les grands moyens. Après avoir fait estimer la réhabilitation du local intérieur de la boulangerie, hors matériel, elle s’oriente vers la construction d’un nouveau local. A-t-on entendu le commerçant partant ? S’est-on inquiété d’une transition ? A-t-on tenu compte du potentiel ? Des risques ? A-t-on fait une étude de marché ? A-t-on pris en compte la très grande difficulté à faire revenir une clientèle sur le départ ?

    Malgré le peu de chiffres annoncés, cela suppose un coût de plusieurs centaines de milliers d’€uros. Soit, par tête d’habitant, plus de 500 €uros, quels que soient les bailleurs de fonds ou « subventionneurs ». Cher pour un échec programmé ! Dommage que des amateurs jouent au monopoly avec l’argent public.

     ... Il était boulanger !






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