Camarades chrétiens, en 2005 - 2007, il vous est arrivé deux malheurs sur le dos ; Benoît XVI au pontificat et Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. C'est à ce moment que je vous ai quittés éclairé par d'autres événements.
Le premier a réintégré les intégristes, croyant les contrôler alors que ce sont eux qui se sont mis à contrôler l'Eglise. Dans le même mouvement, le second a durci son discours, pensant récupérer l'extrême droite. C'est celle-ci qui a phagocyté la droite.
Quelle est la méthode ? Toujours la même ! Que ce soit à la République ou à votre religion, on prend une valeur forte et on s'en fait un emblème. Mais ne vous y trompez pas, ne nous y trompons pas, c'est pour servir leur cause, non la vôtre, non la nôtre ! J'exagère ?
- Républicains, ils veulent la laïcité. Et ils la défendent en pratiquant votre charité qui vous tient tant à coeur : ils ont inventé la soupe de cochon distribuée aux sdf pour exclure les musulmans de cette charité. L'exclusion, est-ce votre valeur ?
- Arrive la proposition de loi pour le mariage pour tous. Une loi qui ne concerne en aucune manière la sphère religieuse puisqu'il s'agit du mariage civil. Ils embrayent sur des manifestations, quelquefois violentes, où vos valeurs sont bafouées puisqu'on a vu jusqu'à la caricature de la ministre de la justice en guenon sous prétexte qu'elle est noire. Et vous avez défilé avec eux. Pourtant, je me souvient, au milieu des années 1990, le dirigeant d'un parti voulait récupérer la célébration du baptême de Clovis. L'archevêque de Reims, ce jour-là, avait fermé sa cathédrale pour ne pas compromettre l'institution religieuse avec ça ! Il est loin ce temps.
Et voilà qu'aujourd'hui, c'est votre crèche qui est l'otage de leurs revendications. La crèche est le dernier symbole de Noël qui ne soit pas récupéré par la sphère commerciale. Au nom des traditions - dont, évidemment, ne se sont jamais servi les athées - ils veulent la récupérer pour en faire un symbole de lutte anti-musulman. Et vous laisserez faire ?
Commentaires
Hier, j'ai regardé un reportage sur ce sujet à l'émission "28 minutes" (Arte). Y participait un type dont j'ai oublié le nom et qui incarnait tout ce que je déteste dans la laïcité. Ces gens-là, en général de gauche, ne raisonnant que par le dogme, et l'étroitesse d'esprit, donnent une image dévalorisée de la laïcité. Je les renvoie dos-à-dos avec ceux, très à droite ceux-là, qui instrumentalisent cette même religion.
La véritable laïcité est le droit à chacun de vivre sa religion (ou sa non-croyance comme c'est mon cas) en toute liberté, sans avoir à la cacher de peur d'être stigmatisé.
Que ces "intégristes de la laïcité" le veuillent ou non, la religion chrétienne fait partie de l'héritage culturel de l'Europe, pour les croyants comme les non-croyants.
Il me semble que là, il ne s'agit pas de perpétuer une coutume puisque, à ma connaissance, autrefois, il n'y avait pas de crèche dans les lieux publics hors les églises et les écoles privées, évidemment.
Monsieur Menard fait de la provocation anti-islam. Sinon, je suppose que sa dévotion le portera, pour le printemps, à fêter la passion du christ en installant un chemin de croix dans sa mairie. Et je lui vois un rôle, celui de Ponce Pilate...
Plus sérieusement, ce n'est pas le rôle d'un élu, quel qu'il soit, de monter les communautés les unes contre les autres. Au contraire, son devoir est d'essayer de prévenir les tensions.
Et dans le rôle du porteur de croix, la petite Marion?
J'avoue avoir du mal avec Robert Menard qui, après avoir défendu les libertés des journalistes, a effectivement bien mal tourné...
Il faut se rendre à l'évidence, les passerelles sont aussi étanches ente l'extrême gauche et l'extrême droite qu'entre le droite et l'extrême droite.
Une consultation du parcours de l'intéressé sur Wikipédia éclaire un peu sur sa complexité. Avec un père à la fois syndicaliste communiste et membre de l'OAS, il y avait de quoi être perturbé à jamais!
A partir d'un certain âge, quelle que soit l'éducation que nous avons reçue, nous sommes pleinement responsables de nos actes. Et je pense que c'est le cas de Robert Menard.