Nous avons, récemment entendu, évoquer un redécoupage alors qu'il ne s'agit que de coller... Et depuis, chacun veut découper sa propre région... Pourquoi un nouveau tollé ?
Si j'ai bien compris, la volonté de nos dirigeants est de créer de nouvelles entités administratives moins dispendieuses et plus fortes. Pour cela, est-il besoin d'avoir un sentiment fort entre les habitants ? A titre personnel, je ne le crois pas. Nous n'en sommes plus à construire des sous-peuples prêts à lutter pour défendre leur indépendance, à nous diviser. Français je suis Citoyen européen et de monde je suis devenu. Pourquoi retournerais en arrière ?
Oh, bien sûr, mes trois enfants sont allés au lycée en Bourgogne puisque j'habite à à peine plus de cinq kilomètres de la Loire qui nous sépare de la Nièvre, de la Bourgogne et de la future Bourgogne-Franche-Comté. Il est donc évident que pour une question pratique, je préférerais être lié à la Nièvre qu'au Poitou. Au même titre qu'un Blancois va être ravi de voir le Centre, le Limousin et le Poitou-Charentes mariés. Au même titre, l'entreprise phare de Sury-en-Vaux, qui a trouvé son essor en s'agrandissant en Bourgogne trouverait très probablement plus pratique d'avoir affaire avec une seule administration régionale.
Les enfants de Pétain
Mais les contempteurs de la future réforme ne se situent pas sur le terrain de la seule administration. Sous prétexte de l'histoire, ils souhaitent recréer un peuple régional. C'est ainsi que de vingt-deux régions on a plus d'une centaine de proposition. On a même vu fleurir sur la toile des collectifs "Non à ma future région". "Non", c'est d'ailleurs la seule chose qui les unit ; parce que, pour ce qui est des propositions positives...
Sur quelles bases se sont-elles montées, ces oppositions ? Selon leur propre aveu sur l'histoire, sur les coutumes. Sur l'histoire ? Prenons l'exemple d'une région qui revendique forte identité, la Bretagne. Cette partie de la France a été rattachée définitivement à la mort de la femme de François 1er, la reine des prunes, Claude... Il y a à peine cinq cents ans. Et en ce temps, les Bretons n'auraient pas eu le temps de s'intégrer ? Non ! En fait, Pétain, suivant les théories de Maurras, voulait éradiquer l'uniformisation issu de la Révolution. Et pour cela, il a, à l'image des "félibriges", promu l'identité régionale. Identité qui se sont prolongées, après la Libération, par le folklorisme.
Et c'est ainsi que nous avons vu se constituer des académismes de langage artificiels ou inventés. mais aussi d'habillement, de danse... Certes, au départ, je me suis laissé prendre à ces billevesées, mais dès que j'ai eu les connaissances de base, je n'ai cessé de décrier ce ségrégationnisme non avoué.
Commentaires
Voilà ma fois une analyse bien ficelée et qui me plaît bien! récemment, à la TV, une Montpelliéraine expliquait qu'elle ne voulait à aucun prix être réunie à Toulouse. "Nous n'avons ni les mêmes traditions, ni les mêmes coutumes, ça n'a pas de sens", expliquait la brave dame. Avait-elle peur qu'on l'oblige à accueillir chez elle un Toulousain qui l'obligerait à ingurgiter du cassoulet?
Qui peut affirmer qu'il a, une fois seulement, été obligé de se déplacer pour une formalité administrative à sa Préfecture de Région? Alors peu m'importe que le Sancerrois soit rattaché à Tours, Limoges, Dijon ou Clermont; je ne vois pas ce que cela changera dans notre vie!
S'il ne s'était agi d'un esprit de synthèse, nous aurions pu évoquer l'erreur qui consiste à s'accrocher à l'histoire pour justifier les affinités régionales puisque, au fil des conflits, oui, des conflits, celles-ci ont varié perpétuellement.
Quant à l'absurdité de nous ramener le Berry à tout bout de champ, il suffit de constater qu'en un peu plus d'un siècle, ce Berry n'a trouvé personne pour lui créer les liens de communications adéquats.